Ce qui était un simple show radio est devenu une véritable institution de la culture américaine : Le Grand Ole Opry a fêté ses 90 ans en 2015. On le surnomme « The Show That Made Country Music Famous » (« Le show qui a rendu célèbre la musique Country ») ou bien plus encore « Home of American music » (« La maison de la musique américaine »). Retour sur cette institution qui représente le passé, le présent et le futur de la musique Country.
Le Grand Ole Opry est un show radio diffusé pour la première fois en 1925 sur la radio WSM (« We Shield Millions » en français « On protège des millions ») au 5ème étage d’une compagnie d’assurance (National Life and Accident Insurance Company), située sur la 7ème avenue à Nashville.
Au fil des années, le show s’est imposé dans plusieurs salles de spectacles dont : le Ryman Auditorium, entre 1943 et 1974 (ci-dessous) et le Grand Ole Opry House, de 1974 à aujourd’hui (voir photo ci-dessus), tous les deux situés à Nashville.
Le Grand Ole Opry House comprend plus de 4 000 sièges (entre la taille de l’Olympia et du Zénith de Paris).
A partir des années 30, dans la plupart des Etats-Unis et dans quelques parties du Canada, on pouvait allumer la radio et écouter le Grand Ole Opry le samedi soir. De 1955 à 1956, l’Opry fut même diffusé à la télévision à travers une série d’une heure.
Tout d’abord, les stars qu’elles soient confirmées (Jason Aldean, Brad Paisley, Carrie Underwood…), débutantes (Ashley McBryde, Maggie Rose, Tucker Beathard…) ou des légendes (Loretta Lynn, Dolly Parton ou encore Bill Anderson…) y jouent régulièrement. Et chacune y joue son style de Country : traditionnelle, bluegrass, country rock, country pop, americana, gospel…
Et puis, il y a « Le cercle ». Sur la scène du Grand Ole Opry House a été transposé un bout de scène (coupé) du Ryman Auditorium, où ont chanté les plus grands tels que Johnny Cash, Hank Williams…
Les artistes considèrent cette institution comme mythique. Darius Rucker, artiste afro-américain, dit : « Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui n’était pas enthousiaste à l’idée de jouer à l’Opry ». Blake Shelton, lui, explique que « cette institution accueille toujours la nouvelle génération, c’est ce qui fait sa longévité ». Travis Tritt, qui a le statut de membre depuis 25 ans, compare l’Opry à « une famille » avec des légendes comme Porter Wagoner et George Jones qui l’ont accueilli depuis ses débuts.
« Le vrai show est backstage » dit Garth Brooks.
Une des particularités de l’Opry est que la musique est partout même en coulisse, dans les loges ou dans le loundge, avec soit des jam sessions improvisées ou bien des morceaux « à la guitare ». Regardez !
« Laissez-moi vous dire quelque chose sur Jerry Lee Lewis, mesdames et messieurs : Je suis un rock n’ roller, country et western et chanteur de rhythm and blues MOTHER******! » disait l’intéressé sur la scène de l’Opry.
Voici quelques anecdotes d’artistes comme Jerry Lee Lewis qui ont semé la zizanie à l’Opry. Il y a en effet joué des morceaux très Rock n’ Roll comme « Great Balls of Fire » and « Whole Lotta Shakin’ Goin’ On » pendant 40 minutes au lieu de 8 minutes.
Autre chanteur qui a dérapé : Le King Elvis Presley. Il y interpréta une version Rockabilly presque hip-hop du classique Bluegrass « Blue Moon Of Kentucky » de Bill Monroe avec ses mouvements provocateurs légendaires. Cette prestation ne fut pas bien reçue par les spectateurs ni par l’Opry. Il n’y retourna jamais.
Hank Williams fut renvoyé de l’Opry en 1952, en pleine gloire, en raison de sa consommation d’alcool et de médicaments. L’institution en eut assez qu’il soit constamment ivre et qu’il manque les représentations sans prévenir. Pourtant il avait été bissé plus de 6 fois lors de sa première prestation de « Lovesick Blues » en 1949.
Les premiers artistes du Grand Ole Opry furent : The Crook Brothers, The Binkley Brothers’ Dixie Clodhoppers, The Delmore Brothers et Uncle Dave Macon. Plus tard dans les années 30 vinrent Roy Acuff et Bill Monroe. Dans les années 40, Ernest Tubb fut une des grandes stars du Grand Ole Opry, il emmena d’ailleurs une troupe de l’Opry à New York au Carnegie Hall.
L’Opry a immortalisé aussi le début d’un nouveau style de musique : le Bluegrass. En décembre 1945, Earl Scruggs a fait ses débuts avec les Bill Monroe’s Blue Grass Boys. Ils ont joué ensemble ce qui servira de prototype du son Bluegrass avec : Bill Monroe à la mandoline, Scruggs au banjo, Lester Flatt à la guitare, Chubby Wise au fiddle et Howard Watts à la basse.
Des membres afro-américains ont aussi marqué l’histoire de l’Opry : DeFord Bailey « l’harmoniciste sorcier » (« The Harmonica Wizard ») qui imitait les bruits de trains, Charley Pride et plus récemment Darius Rucker.
L’auteur et historien, Peter Guralnick explique que l’Opry a une influence aussi bien sur la musique blanche que sur la musique noire. Waylon Jennings, disait que « dans les petites villes de campagne, tout le monde avait l’habitude d’écouter l’Opry ». Ray Charles lui aussi l’écoutait tous les samedi soir avec des artistes comme Ernest Tubb, Little Jimmy Dickens ou encore Grandpa Jones.
Impossible de parler de l’Opry sans évoquer les grandes figures comiques qui s’y sont produites comme Minnie Pearl ou Little Jimmy Dickens. Les deux y ont joué pendant plus de 50 ans. Minnie Pearl était connue notamment pour son chapeau de paille décoré de fleurs en plastique avec l’étiquette de prix toujours affichée : 1,98 $. Little Jimmy Dickens, haut d’un mètre cinquante, était connu pour ses chansons humoristiques.
En 2014, en pèlerinage à Nashville, j’ai visité le Ryman et eu la chance d’entrer dans les loges de légendes comme Johnny Cash, accompagné d’un guide qui nous contait histoires et anecdotes.
Et j’ai assisté à une représentation au Grand Ole Opry House, en semaine, avec un panel d’artistes très intéressants allant de la Country traditionnelle avec Bill Anderson, en passant par le Gospel avec The Isaacs et en allant même jusqu’au Tex-Mex. Et un jeune nouveau : Mo Pitney qui a reçu une standing ovation pour son premier soir à l’Opry.
En conclusion, le Grand Ole Opry a fortement contribué à faire de Nashville la capitale de la Country.
Toutes les sources (articles, vidéos…) qui m’ont aidé à écrire cet article sont sur ce lien : http://www.country-melomania.com/les-sources-article-grand-ole-opry/
Joe Sorette
15 septembre 2019 à 21 h 26 minMille merci encore pour ces beaux résumés Gabriel. Je me suis encore régalée. Amitié, Joe.
Gabriel Giannesini
22 septembre 2019 à 20 h 27 minMerci beaucoup Joe pour ton commentaire, ça fait très plaisir. A bientôt, Gabriel.
blake shelton
23 novembre 2017 à 14 h 05 minHaving read this I thought it was extremely enlightening.
I appreciate you taking the time and energy
to put this content together. I once again find myself
personally spending a lot of time both reading
and posting comments. But so what, it was still worth it!
Gabriel Giannesini
29 novembre 2017 à 15 h 58 minHi,
Thanks very much for your comment. It’s a pleasure to share that part of Country music history. I just had a look on your Blake Shelton’s blog, that’s great. Outstanding job. Blake Shelton is a great artist.
Gabriel.
Danielle Tixidre
19 octobre 2017 à 9 h 36 minmerci pour tout le côté historique que vous nous avez fait partager
nous y étions aussi en juin 2012 avec concert de Luke Bryan … quelle émotion et quel plaisir !!!
Gabriel Giannesini
21 octobre 2017 à 14 h 57 minHello Danielle,
Merci beaucoup pour ton message. C’est un plaisir de partager sur une institution comme le Grand Ole Opry où sont passés les plus grands. Tu as eu de la chance de voir Luke Bryan en concert, j’aime beaucoup ce qu’il fait. Et vocalement, il est vraiment très bon.
Gabriel.