Sur la route ! Highways, bières, amours éphémères, motels, stations essence…Telle est la route de la Country.

Les artistes sur la route

Peter Guralnick, auteur et historien de la musique américaine, dans « Lost Highway : sur les routes du rockabililly, du blues et de la Country music » dresse un portrait des artistes de Country à travers leurs rapports à la route. A l’origine, « Lost Highway » était un morceau de Hank Williams, racontant l’histoire d’un homme errant seul sur une autoroute.

Toujours selon Peter Guralnick, la route est « errance, but, processus et frontière ». Pour un artiste comme Ernest Tubb, celle-ci était une échappatoire à ses problèmes domestiques, s’entourant de confort à l’arrière de son bus : télé, livres de poche, jeux de cartes avec ses potes… Un compagnon disait de lui : « Je pense qu’Ernest mourra à l’arrière de ce foutus bus ». Tandis que pour Charlie Rich « la route est devenue une sorte de métaphore de tous les désordres psychologiques qu’une carrière artistique implique ». Après avoir été célèbre et avoir enchaîné les concerts, ce dernier s’est séparé de son tourneur et de son manageur. Même chose pour Elvis que la route a détruit.

La route dans les morceaux

Selon le groupe Zac Brown Band, la route est source d’inspiration inestimable : « I play the road, and the highway is our song » (« je joue la route, et l’highway est notre chanson »). Certains morceaux sont de « pures fictions » ou bien « abstraits » par leur sens : « Nowhere Road » de Steve Earle avec une route d’Oklahoma qui n’en finit plus ou bien « Lonely Road of Faith » de Kid Rock, morceau spirituel sur l’amour face aux moments difficiles de la vie.

Mais parfois, les textes semblent étonnamment autobiographiques par la sincérité avec laquelle ils sont chantés comme  « The Highway » d’Holly Williams. Chaque soir dans une nouvelle ville, la chanteuse confie que sa maison lui manque. (« In a brand new city ’bout every night. Missing those nights, missing that sky, I been missing home »). Même chose pour “Country Road, Take Me Home” de John Denver.

En revanche, dans « On The Road Again », Willie Nelson montre un appétit farouche de retourner sur scène, jouer de la musique avec ses amis et découvrir de nouveaux horizons. Et dans « Highway Vagabond », Miranda Lambert témoigne elle aussi de cette soif d’aventure et peu importe l’inconfort !

Pour des artistes plus contemporains, tels Easton Corbin ou Jason Aldean, prendre la route rappelle des souvenirs de jeunesse, comme en témoigne  « Dirt Road Anthem ». Et pour Sara Evans, c’est l’histoire d’une fille qui a rencontré l’amour à l’arrière d’un bus Greyhound, la compagnie d’autocars américains circulant de ville en ville, entre Jackson (Mississippi) et Memphis (Tennessee).
 
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Sources :

Lost Highway : sur les routes du Rockabililly du Blues et de la Country music ; Peter Guralnick, introduction, pages 17 et 18
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